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Rituels, fêtes, hacking et piraterie

Rara Woulib se manifeste dans l’espace public sous une grande variété de formes. Fusionnant musique, chant, théâtre, art du mouvement, installations scénographiques. À la recherche de la résonance entre les rites de certaines sociétés traditionnelles et notre espace commun occidental, dans lequel bien souvent la dimension sacrée s’étiole, nous proposons dans nos pièces une immersion onirique du spectateur, circulant entre sacré et profane, réel et fictionnel.

A partir de 2010, notre compagnie investit Marseille de manière sauvage et convoque le public à des déambulations nocturnes dans la ville : des « free party » théâtrales, où nous fermons les avenues à la circulation, réouvrons les parcs, monuments et autres endroits interdits : se développe un savoir faire du hors-cadre en toute autonomie.

Puis avec notre spectacle Moun Fou, nous sommes amené.es à inventer des moyens pour contourner les réglementations de façon plus subtile. Pour protéger des collaborateur.ices fragiles devant la loi, nous devons rester dans le cadre légal, tout en échappant à la normalisation des formes en espace public. Nous acquérons alors un autre savoir faire : De pirates, nous devenons hacker.euses, nous apprenons à déformer les cadres, à nous saisir de situations existantes, d’infrastructures humaines autres, à exploiter la faille comme passage, comme interstice par où instiller les racines de nouveaux espaces de pensée et d’action collective.

S’embusquer, disparaître, brouiller les pistes pour aussitôt resurgir : nous tentons de réactiver les formes de vie singulière, entre autonomie et furtivité…

Nous concevons l’art comme un prétexte à rencontrer et créer du lien, et non comme un but en soi. Nous créons nos œuvres comme des fêtes, où se croisent démesure, plaisir et faire ensemble : un endroit du soin de l’individu et du collectif. Nos créations comme nos projets sur-mesure sont toujours singuliers et s’efforcent de traduire le dialogue entre nos savoir-faire et les territoires rencontrés.

Si notre compagnie se produit aujourd’hui à l’échelle internationale, notre ancrage, le terreau privilégié de nos créations, reste Marseille, notre ville-Monde, creuset où viennent se fondre toutes les cultures, métropole millénaire, théâtre du meilleur comme du pire, invraisemblable tissus d’histoires, de trajectoires et de destins.

Plastique compagnie

L’équipe artistique est composée d’une trentaine de personnes aux trajectoires diverses (travailleurs sociaux, cuisiniers, personnel médical, musiciens, ingénieurs, artisans, plasticiens, techniciens…) et allie une multitude de savoir-faire. Forte de ces singularités, la compagnie développe une démarche originale qui accueille et intègre les citoyens dans les processus de création et dans la diffusion de ses œuvres. Elle accueille dans ce cadre des « collaborateurs de passage » sur chaque projet, qu’ils soient artistes ou non. Leur présence maintient cette connexion permanente au monde.

Notre équipe artistique s’efforce de transposer en interne les grandes lignes de ce rapport au monde, afin de déjouer les rapports de domination et chercher une organisation humaine la plus inclusive et horizontale possible. Au cœur de la locomotive Rara Woulib, on trouve un noyau d’artistes engagé.es dans le pilotage et les réflexions de fond, gardien.nes de la vision et du feu sacré.

À l’intérieur du cadre flou et imparfait fourni par le statut d’association loi 1901, nous sommes parvenu à une direction partagée entre un bureau engagé et responsable qui anime les échanges, une cellule administrative qui assure la gestion courante et tient les caps stratégiques, et ce noyau d’artistes, en mouvement entre création et introspection.

L’équipe

En plus des personnes mentionnées ici par ordre alphabétique, s’ajoutent des personnes sans qui la compagnie n’aurait pu se construire : des personnes ayant travaillé de façon épisodique, collaborations ponctuels, ainsi que toutes les personnes croisées, rencontrées qui nous ont inspirées et nourries.

Céleste Ascar, pâtissière
Fabienne Aulagnier, équipe de production
Chloe Bernard, skateuse, comédienne
Frédéric Blancot, Musicien
Anne-Sophie Boivin, Musicienne, comédienne
César Bouteau, Musicien
Olivier Boyer, Musicien
Jean-Christophe Brun, trésorier
Mireille Brun, Musicienne, comédienne
Aziza Boussafeur, comédienne
Ilian Calaber, comédien
Jérémie Charras, Musicien
Chloélie Cholot-Louis, créatrice lumière
France Davin, Musicienne, comédienne, membre du CIC
Caroline Decque, cuisinière
Mohamed Diop, comédien
Mohamed Djellal, musicien, comédien 
Jeanne Duval, skateuse, comédienne
Camille Gasnier, cuisinière
Cyril Fayard, musicien, comédien
Kate Fletcher, Musicienne, comédienne, équipe de production, membre du CIC
Cécile Gerbel, équipe de production
Charlotte Fuillet, comédienne, scénographe
Adrien Guillot, secrétaire de l’association Woulib
Thomas Hua, Régie
Kevin Klein, Scénographe, comédien
Melio Lannuzel, Artiste en thèse, membre du CIC
Anne-Marie Launay, comédienne
Donata Lelleri, Musicienne, comédienne, membre du CIC
Julien Marchaisseau, concepteur de projet, metteur en scène, membre du CIC
Léo Marandet, cuisinier
Xavier Marguin, Musicien
Adrien Maufay, Scénographe
Pierre Mougne, Musicien, comédien, membre du CIC
Joséphine Moulin, membre du CIC
Philippe Oswald, Président de l’association Woulib
Hugo Périneau, Équipe de production, membre du CIC
Isabelle Perrouin, Musicienne, comédienne
Jeremy Perrouin, Artiste sonore
Wilda Philippe, Direction d’acteur, comédienne
Alexandra Le Pichouron, comédienne
Silvia Romanelli, costumière
Vincent Salagnac, Musicien, comédien
Pierrick De Salvert, Cuisinier, comédien, membre du CIC
Alexandra Satger, Cheffe de chœur, musicienne, comédienne, membre du CIC
Matthieu Semman, Artiste sonore
Florent Thiollier, Musicien, comédien 
Julien Tribout, Musicien, comédien
Sharon Tulloch, équipe de production
Lucien Vieira, skateur, comédien
Blandine Voineau, Musicienne, comédienne, équipe de production, membre du CIC

Écosystème : du local à l’international

Rara Woulib évolue depuis plusieurs années dans un écosystème large et riche qui sert d’inspiration et de ressource. Le premier élément de notre écosystème est notre ancrage dans la ville-monde de Marseille et ses quartiers populaires que nous affectionnons.

Marseille est une ville carrefour donnant sur la Méditerranée, pleine de contrastes et de mélanges qui influence notre vision du monde. La ville et ses habitant.es sont donc une pièce importante du puzzle.

Notre façon de travailler dans une grande porosité, avec de nombreuses structures et complices, complexifie et enrichit notre pratique. Chaque projet développe une infrastructure de collaboration singulière. Ces collaborateurs peuvent venir du monde culturel et artistique ou d’horizons complètement différents : structures en lutte, structure d’éducation populaire, structures de pratiques amateures. L’Après M, Artistes en exil, Conscience, Vacarme Orchestra, Afrimaye, AJC Cabucelle, Eloquentia, Juxtapoz, à L’échelle, la Cité des Arts de la Rue / LP, la FAI AR, Lézarap’art, Arpsydemio, GEM Léo, GEM Parenthèse, Just, Le Carillon, La Cantine du Midi, la cuisine du 101, la Marmite joyeuse, le Bouillon de Noailles, Le Présage, Bigoud…

À l’image de notre ville, notre modèle de gouvernance est en constante évolution.

D’autres éléments importants dans notre écosystème sont nos interlocuteurs financeurs. Si la compagnie a commencé comme un groupe informel sans financement, sa structuration actuelle met en jeu un ensemble de partenariats et de relations avec les institutions et leurs représentants. Nous sommes attachés à une idée de service publique, et travaillons dans une éthique de partage et de responsabilité.

Rara Woulib a toujours travaillé avec d’autres horizons que celui de la France et de la langue française. Aujourd’hui, nous travaillons régulièrement avec différents pays, et voyons dans l’échange international une source d’espoir. Aujourd’hui, des projets comme Syncrétisme (en création), dessinent un grand arc au-dessus de notre activité liant les racines de la compagnie à notre pratique actuelle et nous permettent de nous projeter sur un avenir lumineux, qui, nous le pensons, se construira principalement dans la rencontre et le respect de la diversité humaine.